Tiendras-tu l'hiver?

Je m'enferme et j'observe la clarté de la douleur de ton silence.
Je m'enivre à l'occasion pour oublier le monde.
Je joue les funambules sur un fil de soie.
Je regarde des masses s'attrouper, avides, devant des paillettes.
Je ris au nez des idéalistes et aussi des matérialistes, pourquoi pas.
Je regarde la Terre se vêtir d'un épais brouillard noir et acide
Dernière création des capitalistes pour cette saison de début de siècle.
Je regarde un enfant à l'autre bout du monde, il sourit.
Il sourit malgré les pâquerettes atomiques qui tombent du ciel.
Je vois la neige s'évanouir dans l'océan.
Je vois la haine qui fait couler du sang, au nom de Dieu.
Je vois la Nature mourir sous les coups du mépris et du profit.
Un arbre s'écroule sous la plume de mon stylo.
Je vois l'eau s'écouler comme le flux continue de la bêtise humaine.
La faim est prospère et s'offre un joli tour du monde.
Les poissons font un concours de dos crawlé tandis que les autres coulent à pic.
Lhassa crie liberté et Pékin lui met des coups de bâtons.
Je vois des corps qui tombent pour de l'or noir, soi-disant.
Je vois des Hommes se haïr pour une couleur, ou pour un être qui n'existe peut-être pas.
Savoureux mélange de sang, de pétrole, d'argent et de dioxyde de carbone.
Les 4 éléments d'un nouveau monde.